Ethnie Co Ho dans l’espace des Gongs du Tay Nguyen Vietnam
Sommaire
Origine – Implantation
Le groupe ethnique Co-ho existe depuis environ 2 500 ans et vit depuis longtemps dans les hautes terres centrales du Vietnam, le plateau du Tay Nguyen.
Selon les scientifiques, le peuple Co Ho appartient au groupe austro asiatique, à la culture Sa Huynh (l’âge de fer) et à la partie sud de la culture Dong Son (culture des Gongs).
Aujourd’hui nous rencontrons les Co Ho dans de nombreuses régions, depuis les hauts plateaux centraux les plus au sud jusqu’à certaines zones montagneuses : De Lam Dong (région de Dalat) puis à Binh Thuan (vers Phan Tiet), Ninh Thuan (région de Phan Rang) et Khanh Hoa (secteur de Nha Trang).
Groupe – sous-groupes
Le groupe ethnique Co Ho de taille moyenne, environ 200 000 individus, contient 5 groupes locaux : Xré, Nop (Tu Nop), Co-Don, Chil et Tro Ring. Chaque sous-groupe porte le nom commun de Co Ho associé à son nom de sous-groupe.
Les Co Ho parlent entre eux le bahnarique ( Bahnar) du groupe linguistique môn-khmer.
Les missionnaires catholiques ont créé une écriture romanisée Co Ho, mais c’est surtout la transmission orale qui préserve le patrimoine culturel.
Les villages – les maisons
Les villages « bon » implantés sur les hautes montagnes ou dans les vallées suivant le sous-groupe. Le village est délimité par les rivières ou adossé aux montagnes. Les villages sont secrets, majoritairement loin des grands axes.
Les maisons bâties les unes à côté des autres sont longues et sur semi-pilotis. Elles abritent une grande famille. Le toit, posé sur une charpente chevillée en bois, est en herbes. Les cloisons sont en bambou. Des maisons en dur couvertes de tôle et à ras du sol font leur apparition.
Le village, le hameau est dirigé par un chef (khoa bon), une personne prestigieuse à laquelle tout le monde obéit. Il veille à la tradition et préserve l’unité du village.
Le chef de hameau, les sorciers et les propriétaires des maisons et des forêts forment la classe supérieure responsable des affaires du village. Certains gros villages font alliance pour une gestion commune, le chef désigné porte alors le nom de M’drong.
La famille des Co Ho existe sous deux formes organisées sur une base matriarcale.
La petite famille suit un lignage bien établi, chaque lignage porte un nom d’animal, de plante ou d’objet. Le mariage entre personnes de même lignage est interdit.
Les grandes familles regroupent les petites familles, les travaux sont communautaires mais, les repas et le logement seront entre chaque petite famille.
A la tête de chaque grande famille, un l’homme, le plus âgé, et son épouse décident des dépenses, des cultures et sont chargés des relations extérieures.
Costume traditionnel
Les hommes portent le langouti et une veste longue pour les cérémonies et le costume Viet au quotidien.
Les femmes portent un pagne et une veste courte serrée. Le tissage est abouti, des fils de couleurs s’entrecroisent sur le tissage indigo pour le plus bel effet.
Croyances et rituels sacrés
C’est la femme qui prend l’initiative du mariage, elle choisit son époux, matriarcat oblige. C’est à la famille du mari que revient le droit de réclamer des offrandes !
Après la cérémonie, le mari vient s’installer chez sa femme. Les enfants porteront le nom de la mère et ce sont les filles qui hériteront.
Les Co Ho sont animistes et polythéistes, ils croient au Ndu, le dieu créateur de l’univers et génie protecteur de l’homme. Suit tout un panthéon de génies, Yung, représentant une force, le soleil, la lune, une rizière, une jarre de bière, etc. Les diables (Cha) provoquent souvent des catastrophes.
Les Co Ho pratiquent le culte des ancêtres, leurs mânes se concrétisent sur une tablette finement sculptée placée dans la maison au-dessus de la porte d’entrée.
Fêtes : le peuple Co Ho célèbre de nombreuses fêtes, la plus importante étant la rentrée du riz (li ro bong).
Chaque année ils fêtent le têt (nouvel an). Un buffle sera sacrifié devant la maison de l’homme le plus important, la viande est partagée entre les villageois.
Ils pratiquent également le sacrifice du buffle après 3 ou 7 saisons de récoltes.
Le rite de l’abandon de la tombe est coutumier chez les Co Ho comme chez les autres ethnies des hauts plateaux. Les buffles seront sacrifiés, les âmes pourront rejoindre l’au-delà.
Agriculture et subsistance
Les Co Ho vivent principalement de la culture du riz, le groupe Xré cultive le riz inondé. Ils cultivent aussi du maïs, du manioc, des courges, du luffa, des haricots. Les techniques sont similaires à celles des autres ethnies des hauts plateaux.
L’élevage de bétail et de volailles se fait souvent en liberté. Les buffles et les vaches sont utilisés pour les travaux et pour les sacrifices lors des rituels.
L’artisanat, le tissage, la vannerie, occupent les périodes creuses.
La poterie atteint un niveau de technique remarquable. Les Xré et les Nop sont d’excellents forgerons.
La cueillette, la pêche et la chasse complètent l’ordinaire.
Les Co Ho savent tirer profit du tourisme culturel et le promeuvent pour améliorer leurs moyens de subsistance.
Le spectacle Teh Dar, en langue Co Ho « tourner autour du feu », donné à Hoi An est un bel exemple de partage culturel.
Patrimoine artistique, poèmes, musiques et instruments traditionnels, danse
Les poèmes lyriques Tam Pla sont remarquables par la musique des vers. Les danses traditionnelles font partie intégrante des rites et des cérémonies. Les gongs (inscrits au patrimoine immatériel – espace culturel des Gongs des Hauts Plateaux), les trompettes, les flutes en bambou, les cors en corne et les instruments à corde orchestrent le tout.
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